Ce matin-là, il était tellement tôt que la nuit d'hiver ne s'était pas encore retirée du ciel. La pénombre s'abattait paisiblement sur la région encore noire et parsemée de petites étoiles plus scintillante les unes que les autres. La neige était partie depuis plusieurs jours, elle avait fait dans la nature un contraste époustouflant avec la nuit sombre. Comme fluorescente dans la nuit, la poudreuse recouvrait toute la foret, lui donnant un aspect de pureté paradisiaque me laissant un souvenir inoubliable de mon premier hiver a Forks. Ce qui fut moins paradisiaque, c'est l'instant ou la voix de ma tante Hayden raisonna dans mes oreilles, me hurlant de me lever tout de suite. Pouah ! me lever tôt était quelque chose que je haïssais le plus au point et ça, depuis ma plus tendre enfance. J'avais toujours trouvé ridicule de se lever aux aurores chaque matins pour rester assise une matinée entière un professeur aussi a l'air aussi endormi que ses élèves. Et oui, mon évasion n'avait pas que de bon, vrai mes parents m'avaient permis de partir aux États Unis, vrai de ce fait j'étais quasiment libre comme l'air.. A un détail près, la close imposée par mon autorité parentale était qu'une fois a Forks, je devais passer d'une éducation française à une éducation purement américaine, continuer mes études et obtenir mon diplôme comme toute étudiante "normale". Me jurant de me rendormir encore que cinq petites minutes, je me cachais sous ma couette et me rendormit tout aussi vite. Mes cinq minutes passèrent comme des secondes et pourtant, quand je pris mon téléphone portable sous mon oreiller. Celui-ci m'indiqua que je n'avais pas dormis cinq minutes mais, plus d'une heure et qu'en plus j'avais deux minuscules minutes pour me préparer, traverser la foret et la ville pour arriver au lycée à l'heure. En bref, impossible !


Lâchais-je en sautant de mon lit avec agilité, courant presque vers la salle de bain, je ne pris pas le temps d'avaler un petit déjeuner avant de foncer sous ma douche. En cinq minutes celle-ci fut bouclée et je commençais a m'habiller le plus vite possible. J'enfilais mon bustier et mon jeans a une vitesse record. Ma touche make-up fut aussi vite fait bien fait que le reste. En quelques dix minutes je fus sortie de la salle de bain. Évidemment, je tombais nez a nez avec Erwan qui était aussi en avance que moi, nous échangeâmes un rire de fait de notre incontestable ponctualité avant que je sorte de la maison, mon sac de cours a la main droite. Par miracle la mini de ma tante était garée dans l'allée, je l'ouvris et sautait a l'intérieur, démarrant a la volée. A ma vitesse la route fut plutôt rapide, je me garais sur la première place venue et sortit de la voiture. Claquant la portière je me mis a courir a travers mes couloirs déjà vides de monde afin de retrouver mon premier cour de la journée. La porte se profila a l'autre extrémité d'un de ces interminables couloirs. Hors d'haleine je courus a travers l'allée et m'arrêta net devant la porte, histoire de rajuster un peu mes vêtements avant de frapper calmement a la porte. Je l'ouvris.


Le regard noir et l'envie de meurtre au bout des ongles je faisais demi tour sur mes talons, sortie de la salle en claquant la porte aussi fort que je pouvais, tellement qu'on aurai pu croire qu'un morceau du mur allait se décrocher pour venir s'écraser sur le sol. Je retournais donc sur mes pas, descendant les marches une à une sans vraiment me présser, la CPE de ce lycée n'étais pas spécialement commode et avait quelque peu l'habitude de me voir ces temps-ci, j'allais passer un sale quart d'heure si je n'avais pas droit a une exclusion..

Arrivée en bas, au arrivée au rez de chaussé me pas me trainèrent jusqu'a la salle d'attente ou deux portes se dressaient devant moi, celle de la CPE et celle de la secrétaire du lycée, un peu plus sympathique que sa voisine. M'asseyant sur une chaise et posant mes pieds sur celle d'en face je soupirais, attendant le déluge comme d'habitude.

Sauf que cette fois alors que je m'attendais à la solitude une jeune femme entra dans la salle, je ne l'avais jamais vu ici, d'ailleurs son odorat non plus ne la connaissait pas.. elle ne sentait pas comme les habitants de Forks et ne leur ressemblait pas non plus. Elle était très différente mais pourtant je ressentais quelque chose de familier chez elle.. Je la regardais arriver, jurant de casser la gueule d'un type devant lequel elle venait sûrement de passer. Je me penchais sur ma chaise pour voir un peu par la vitre qui pouvait elle menacer et mes yeux se posèrent sur Alan Adams, un de ces coureur de jupons du lycée, un mec lamentable..


Lui dis-je avec un sourire, elle avait l'air d'avoir du caractère et un certain mépris pour ce genre de type, ce qui me plaisait assez.


Ajoutai-je en enlevant mes pieds de la chaise d'en face, la regardant se tourner vers moi avec un léger regard interrogateur.